La Princesse et le Pirate – Episode 6
Princesse Manon était émerveillée d’avoir accompli son rêve: voir la mer. Elle aurait aimé que ses parents et les gens qu’elle aimait aient été près d’elle. À cette pensée, elle eut un petit pincement au cœur et des larmes vinrent s’agglutiner au bord des yeux. Elle chassa vite ces pensées et ses larmes. Maintenant qu’elle était parvenue à atteindre son but, elle n’allait tout de même pas s’apitoyer ! Hauts les cœurs, elle avait tant à découvrir ! Sa mission du jour était de découvrir où étaient les bateaux, et peut-être d’en trouver un qui l’emmènerait en mer !
John La Terreur ne terrorisait personne au fond de l’océan. Il en oubliait qu’il était un pirate semant la peur et l’effroi dans les équipages qui croisaient sa route maritime, et qu’il avait des dizaines de trésors disséminés sur des îles désertes. Aucun trésor ne valait le spectacle qui s’offrait sous ses yeux: l’immensité des fonds marins, ses couleurs, sa population diversifiée de poissons, de poulpes, plantes en tous genres. Parfois un requin menaçant planait au-dessus de la compagnie formée par le Pirate et sa suite de licornes sirènes. Grâce à la présence de ces sirènes, le Pirate avait une réserve d’oxygène assurée et à portée de main. Il était équipé d’un système de masque à oxygène. Un truc récupéré d’un avion qui s’était écrasé dans la mer. Soudain, il arrivèrent devant un nouveau type de paysage. Un paysage très dense en coraux, en animaux, des couleurs incroyables, à perte de vue.
« Bienvenue à la barrière de corail » lança la licorne sirène qui était venu le chercher. » Elle vaut plus cher que tous tes trésors réunis. C’est un territoire unique qui attire de nombreuses espèces animales et végétales. Il n’y a pas d’équivalent à la surface. » Le pirate ne savait plus où donner de la tête, émerveillé par tout ce que son regard pouvait embrasser.
Princesse Manon avait arpenté en compagnie de la licorne à la crinière bleue les environs et avaient enfin découvert le port. Quelle agitation de ce côté ! Des bateaux de toutes tailles étaient rangés sur des dizaines de mètres. Des voiliers, des bateaux à moteur, des chalutiers tous se frayaient un chemin le long du chenal. C’était l’heure de sortie des bateaux. Quelle aubaine !
Tout à coup elle entendit pester non loin d’elle. Elle chercha d’où provenaient les vociférations. Elle découvrit un tout petit bateau où un jeune marin se battait avec un filet de pêche. Visiblement, tout était emmêlé et il allait bientôt s’emmailloter dedans ! Cela fit rire la jeune fille. Le marin arrêta tout net ses gesticulations et scruta d’un air furieux qui pouvait se moquer de lui ainsi.
– Ca vous fait rire de me voir me battre avec mon filet ? Si je n’arrive pas à le défaire, je ne pourrai pas partir pêcher et ma journée sera fichue.
– Je suis désolée, je ne voulais pas vous énerver davantage. Puis-je vous aider ? J’ai de l’expérience avec les chats qui emmêlent les pelotes de laine de ma gouvernante. »
Le pêcheur marqua quelques secondes d’hésitation puis finit par accepter. Il fallait absolument qu’il retrouve un filet opérationnel. Il aida la jeune fille à le rejoindre dans son bateau. Sans demander l’autorisation, la licorne les rejoignit.
« Non mais vous rigolez? Une licorne dans mon bateau, vous voulez nous faire chavirer?
– Je suis sûre qu’elle peut nous aider, regardez, elle a déjà accroché une partie du filet pour nous aider à le défaire de l’autre côté. «
Ils arrivèrent assez vite à bout des différents nœuds et le filet était prêt pour accueillir des kilos de poisson. Le marin remercia Princess Manon et la licorne chaleureusement. Puis son visage se figea quand il vit la princesse s’installer et enfiler un gilet de sauvetage.
« Mais qu’est-ce que vous faites?
– Et bien je me m’équipe ! Je ne voudrais pas me noyer si jeune !
– Ah non, mais je vous arrête tout de suite, il est hors de question que je vous emmène ! C’est dangereux pour une jeune fille comme vous.
– Oui oui. Ne vous inquiétez pas, la licorne me protège.
– C’est ça, la licorne. Vous avez vu la taille de mon bateau ? Je ne suis pas l’arche de Noé moi ! »
Pendant qu’il protestait, il n’avait pas vu que la licorne avait défait les cordages qui rattachaient le bateau au quai. Elle avait bondi lestement dans le bateau et, par des mouvements de sabots, dirigeait le bateau qui prenait le chemin de la pleine mer.
« Oh la la, mais dans quel pétrin je me suis fourré moi ? » se plaignit le pêcheur, pendant que Princesse Manon caressait la licorne, folle de joie de partir à l’aventure avec cette nouvelle amie.
John La Terreur suivait les licornes sirènes, enchanté, flottant comme dans un rêve. Il se laissait guidé, ce qui était totalement à l’encontre de ses principes. Que lui arrivait-il donc?
Soudain, ils arrivèrent devant une sorte de château de corail. De nombreuses licornes sirènes s’agitaient autour. Celles qui accompagnaient le pirate se frayèrent un passage, décidées dans la destination qu’elles voulaient atteindre. Elles pénétrèrent dans le château, John La Terreur à leur suite. Après un dédale de couloirs et d’escaliers, il arrivèrent dans un grande salle très lumineuse. La lumière était centrée sur un trône où siégeait une magnifique sirène. John La Terreur se dit qu’il n’était vraiment pas au bout de ses surprises.
2 commentaires
Moi aussi j’aime bien cette histoire et ta façon de la tisser. J’ai hâte que les deux fils que tu utilises commencent à se tresser entre eux !
Oui très sympa ce nouveau style littéraire !