Épiphanie
Le mois de l’écriture #Ecrireaveckobo #Ecrireaveclesmots
C’est vrai qu’ils étaient potes depuis presque toujours. Pourtant difficile de comprendre à première vue ce qui les unissait. Que ce soit dans l’apparence, les goûts, les études (ou non-études), ils étaient aux antipodes pour tous les sujets. À part le foot peut-être. Mais le foot rassemble beaucoup d’hommes, même s’ils se foutent sur la gueule entre supporters décérébrés. À y regarder de plus près, même pour le foot, ils arrivaient à ne pas se mettre d’accord. Comme si c’était intrinsèquement impossible pour eux deux de partager un point commun. Depuis tout petits ils avaient démontré un comportement différent: alors qu’il était plutôt solitaire et renfermé, son ami avait toujours été la bonne pâte, jovial dont tout le monde se moquait gentiment mais sur lequel les vannes glissaient sans heurt parce qu’au fond personne n’avait rien à lui reprocher. Alors que lui… le « bourge de service », « l’intello »… tout le monde était d’accord pour le détester. Tous sauf un. Et quand il s’était installé à côté de lui dans le car pour ce long trajet qui emmenait la classe en voyage scolaire, il avait eu une épiphanie: ce mec était une pépite et il voulait passer le reste de sa vie en l’ayant pour pote.