Il serra les freins de toutes ses forces et détourna la tête de la vision de la femme qu’il allait percuter. Il se concentra sur les platanes. Il fallait qu’il s’échappe par là. Entre deux troncs qui défilaient encore très vite. Ne pas rester sur la route. Des feuilles de platane mortes, mouillées et agglomérées en décidèrent autrement. Lui qui voulait fuir le bitume, il se retrouva lourdement aplati dessus. Le choc du casque résonna dans toute sa boîte crânienne.

Impuissant, il ne pouvait qu’écarquiller les yeux de plus en plus grands à mesure que la moto glissait sur son tapis d’étincelles, droit sur la promeneuse. Quelle torture ce ralenti qui n’en finissait pas !

Et puis, un autre petit tas de feuilles vint de nouveau perturber la trajectoire de la moto qui, telle une toupie, pivota, bascula et enfin ! s’arrêta. La promeneuse était épargnée.

Il put enfin fermer les yeux.