Pompe, sanglot, cime, murmurer

Pompe, sanglot, cime, murmurer

Il se sentait complètement à côté de ses pompes.

Était-ce des sanglots qu’il entendait dans l’appartement voisin ? Ou sur le pallier ? Ou était-ce simplement un effet du vent dans les cimes ? Il avait trop bu de bière puis du rhum et … il préférait ne plus y penser, ça lui donnait la nausée. C’était peut-être la solution finalement: se débarrasser de tout ce liquide qui le malmenait. Encore fallait-il se lever et il en était bien incapable. Il n’en avait pas envie. Il se complaisait dans ce mal être généralisé. Le moindre mouvement en dehors de se tourner et se retourner dans son lit le décourageait d’avance. Rester allongé, attendre que le tournis et la nausée passent. Il finirait bien par s’endormir, bercé par le murmure de la nuit. il avait toujours été plus serein de s’endormir veillé par ceux qui continuaient de vivre autour. Ceux qui se déplaçaient pour rentrer et retrouver leurs proches qui les attendaient, ceux qui rentraient de soirée, debriefant en riant ou en s’engueulant, ceux qui se mettaient en route pour prendre leur poste après une nuit trop courte, ceux qui vivaient et s’animaient autour de lui si immobile et solitaire, voilà qui lui permettait de dormir rassuré que la vie était toujours présente, qu’elle serait encore là quand il s’éveillerait, lui offrant la possibilité de participer lui aussi à cette agitation.

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